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Sa vie (1945-2015)

Née le 1er août 1945 à Ixelles, en Belgique, Gudule, de son vrai nom Anne Bocquillon Liger-Belair, passe une enfance solitaire dans un quartier de bouquinistes et de musées. Elle lit de tout, avec une préférence pour la poésie et les auteurs fantastiques belges. Entre 1950 et 1965, elle rédige plus de 400 poèmes et des histoires à faire peur. Elle suit une partie de sa scolarité dans un pensionnat religieux puis étudie aux Arts déco de Bruxelles.

 

Elle  passe ensuite six ans au Liban comme journaliste (elle collabore au Jour et à Magazine) et œuvre dans le théâtre.  Elle y épousera le dessinateur Carali qui lui donne deux enfants : Olivier et Mélanie. À son arrivée en France, en 1971, elle écrit et dessine pour des magazines jeunesse comme Pif-Poche, Rikiki-Roudoudou, Pom d’Api , mais aussi pour les journaux satiriques : Fluide Glacial, Hara-Kiri, Charlie Hebdo, Psikopat, L’Echo des Savanes, Rigolo, Charlie Mensuel, À suivre. Elle signe des scénarios pour Carali, Pichon, Siné, Delarue, mais aussi des contes et des billets d’humeur. Elle anime une émission consacrée à la bande dessinée sur Radio Libertaire.

 

En 1987, sous le pseudonyme de Gudule, elle publie son premier album pour la jeunesse, Prince charmant poil aux dents (Syros) et en 1990 son premier livre pour adultes : Et Rose elle a vécut... (Denoël). Elle se consacre à l'écriture de manière professionnelle à compter de 1995.

 

Elle vivait à Puycelsi dans le Tarn, depuis 2005. Ce village fortifié a servi de cadre à plusieurs œuvres. Elle est décédée le 21 mai 2015 (à l'âge de 69 ans).

Entre ses récits pour les jeunes, signés Gudule, et ses romans pour adultes, dont la plupart sont signés Anne Duguël, elle a dépassé les 250 titres !

 

Parmi ses titres pour la jeunesse, on peut citer La Bibliothécaire (Le Livre de Poche Jeunesse, 1995), La Vie à reculons (Le Livre de Poche Jeunesse, 1994), tous deux figurant sur les listes des titres recommandés par le ministère de l’Education nationale, et L’Amour en chaussettes (Thierry Magnier, 2006).

 

Elle a souvent osé des thèmes délicats, des thèmes polémiques, comme l’enfance maltraitée (Agence Torgnole, frappez fort, 1991), la séropositivité à l’école (La Vie à reculons), les SDF (L’Envers du décor, 1996), le racisme (L’immigré, 1992).

 

Elle a créé plusieurs séries dont Les Frousses de Zoé, Rita, ou L’Instit, dont elle a écrit les adaptations romanesques tout en ironisant sur ce que le personnage télévisuel a de consensuel.

 

Passionnée par les œuvres de Jean Ray et Michel de Ghelderode, qui lui ont donné le goût “de l’étrange et de l’irrationnel”, elle a écrit des romans fantastiques et d’horreur pour les adultes sous le nom d’Anne Duguël. Après Le Corridor, en 1991 (Denoël, “Présence du fantastique”), sur l’enfance brisée, elle publie plusieurs romans au Fleuve noir, dans la collection “Frayeur” lancée par le réalisateur Jean Rollin : Asylum en 1994, l’histoire d’un petit garçon surdoué manipulé par des savants ; Gargouille (1995), celle d’une orpheline qui se venge de son enfance de souffre-douleur ; La Baby-Sitter (1995), qui se laisse emporter par la violence des contes de fées qu’elle lit le soir ; et La Petite Fille aux araignées, sur l’autisme (1995). En 1998, Mon âme est une porcherie (Les Belles Lettres) mêle cruauté des enfants et manipulation. Bragelonne, qui a aussi publié les trois volumes de La Ménopause des fées (2005-2007), a réédité deux volumes de l’intégrale des romans fantastiques en 2008 et 2009 sous les titres Club des petites filles mortes et Les Filles mortes se ramassent au scalpel. Gudule avait aussi traduit avec Alain Nevant Tous malades ! Un recueil de sales poèmes, de Neil Gaiman et Stephen Jones, paru en 2006, que Bragelonne.

 

“J’ai les deux désirs en permanence. Le genre ‘réaliste’, c’est parce que je suis, qu’on le veuille ou non, une vieille moralisatrice. Les choses qui ne vont pas bien dans la société me mettent dans un état de colère continue. Mais le fantastique m’habite aussi […] Mes récits fantastiques, au final, c’est ça : des sortes de fables”, avait-elle déclaré en 1999 au magazine Citrouille.

 

Parmi la quarantaine de prix qui lui ont été décernés, citons le prix du jury Gerardmer/Fantastic’Arts 1995 (Le Chien qui rit), le Grand Prix de l’Imaginaire 1999 (La Fille au chien noir), le prix Bob Morane 1999 (Entre chien et louve). La Vie à reculons a reçu à lui seul… onze prix !

 

Style épuré et concis, sens de la narration et de la bizarrerie, Gudule se place aux côtés des auteurs du mouvement fantastique érotique, par son humour noir décalé, sa sensibilité féminine. Elle dépeint l'enfance avec véracité et vivacité.

Son œuvre

Gudule surnommée Nanette par ses parents, avec sa poupée

Gudule au festival d'Angoulême aux côtés de Carali et avec Mélanie dans les bras

Gudule au festival Scientilivre de Labège, en 2013, aux côtés de Lucie Chenu

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